vendredi 10 octobre 2008

Et c'est parti pour un week-end de folie(s) !!

Grâce au réseau d'expats que nous sommes en train de monter, j'en parlerais bientôt à l'occasion d'un nouveau post, les langues se délient, les informations circulent, les bon plans s'échangent, bref, le réseau commence à faire son petit bonhomme de chemin et à remplir sa fonction première !!

Dans tout ce déluge d'informations, l'une d'elle ne m'a pas échappée : il y a un club de trekking à Chennai !! J'en avais déjà vaguement entendu parlé par un autre français qui avait pris part à l'un de leurs treks fin juillet et en était revenu enchanté, mais depuis, cela m'était complètement sorti de l'esprit. Et là, badaboum, l'un des expats qui s'est retrouvé entrainé avec grand plaisir dans notre seconde soirée s'est révélé être le chef de file de cette bande de joyeux lurons.

Ce belge qui travaille depuis 10 ans mainteant à Chennai a lancé ce club il y a quelques années pour partager sa passion du trelling et emmène régulièrement une dizaine de personnes découvrir les beautés insoupçonnées de l'inde profonde. Tamil Nadu, Kerala, Karnataka, aucun état de l'Inde du sud ne semble épargné, on trouve même des photos enneigées du Ladakh (Himalaya) sur son site !!

Je me suis donc inscrit mercredi soir pour leur nouveau trek du week-end, ai reçu ma confirmation aujourd'hui et pars ce soir à 21h, arrivée prévu au camp de base à minuit...
Marches à la boussole, traversées de rivière, camping sommaire, réveils matinaux loin de tout sont au programme. Tous les ingrédients d'une superbe expèrience sont donc réunis pour que ce week-end soit mémorable, d'autant plus que la météo semble s'être bloqué en mode "grand beau" !!

Pour vous faire patienter, voici quelques photos qui ont été prises lors d'un précédent trek dans de la petite chaîne de montagne au nord de Chennai qui va nous accueillir ce week-end :

Les batteries de mon appareil photo et de mon portable sont chargées à bloc, mon sac est bouclé, je suis fin prêt...

Cap sur l'aventure !!!

PS : Nous partons dans les ghats est (eastern ghats), à une centaine de kilomètre au sud de Chennai, autour de Nagalapuram, ça se trouve bien sur Google maps, comme ça, si je donne plus de nouvelles, vous savez où chercher... ;)
Le site du club de trek : www.chennaitrekkers.org (et comme ça vous savez même où vous plaindre) ;)

jeudi 9 octobre 2008

Shaastra - la face cachée de l'Iceberg...


L'évènement s'approchant à grand pas, je commençais à guetter les grandes affiches en 4 par 3 mètres qui allaient fleurir dans tout le campus, les réunions détaillées de présentation des différents évènements , les passages dans les amphis pour mettre un peu d'ambiance et donner aux gens l'envie de participer; créer l'attente, c'est finalement créer l'évènement !!

Sachant le formidable travail qu'était déjà capable de faire une modeste équipe Bde de 15 personnes (aller, à tout casser de 7-8 personnes vraiment motivées), pour 1000 élèves avec un budget minimaliste, j'avais du mal à imaginer ce que serait la grande campagne de communication qu'allaient mettre en place cette cinquantaine d'étudiants, s'appuyant sur un budget phénoménal !!!

Campagne de communication, il n'y eut pas...

Tout juste quelques affiches en noir et blanc, format A3 maximum, certaines en couleur, apparurent sur quelques panneaux d'affichage des hostels et des départements, toujours incomplètes. Le nom de l'évènement apparaissait en gros, malheureusement rarement explicite, et aucune information supplémentaire n'étaient fournies (date, lieu, horaire, infoline, etc.), mais par contre on savait que cela allait être génial et que l'on allait bien s'amuser - dixit l'affiche - et on avait le droit à une belle image pour patienter... Deux jours avant l'ouverture de Shaastra, nous eûmes droit à un écran devant le grand mess Himalaya sur lequel était projeté un film présentant un par un tous les évènements. Malheureusement le son était assuré par les enceintes de l'ordinateur portable, peu audible au milieu du brouhaha ambiant et il aurait fallut rester 1h30 debout à côté du grand escalier très passant menant à l'étage pour voir l'ensemble de la présentation...

Cette superbe fête de la technique commençait d'une bien piètre manière...

La suite ne devait pas remonter le niveau. Tout l'évènement se résume à un seul mot : l'amateurisme.

La communication fut défaillante à tous les points de vue : il n'y eut tout simplement pas de communication, que ce soit en amont de l'évènement - voir précédement - ou pendant l'évènement. Pour être au courant du programme mouvant des activités, il fallait tout d'abord savoir où trouver la liste détaillée des horaires, c'est à dire trouver quelqu'un étant en mesure de nous indiquer où trouver le centre d'information (pas facile, le campus est vaste et tout le monde étant dans notre situation...) et ensuite rester à proximité du stand central qui annonçait au fur et à mesure les annulations, les changements perpétuels de salle et d'horaire . Un sacré bordel...

Les activités/évènements en eux-même n'était pas mieux lotis, ils affichaient au mieux une demi-heure de retard et les organisateurs semblaient à chaque fois complètement paniqués par la situation.
Dialogue typique :
V-"On laisse entrer les gens ?"
O-"Aucune idée"
V-"Tu as le numéro de Rafid, il devrait savoir ?"
O-"Non, j'ai oublié mon portable",
V-"Et celui du coordinateur ?"
O-"Il fallait ?"
V-"Qu'es ce qu'on fait alors ?",
O-"Je sais pas, tu as une pièce ?"
...
(seule la dernière réplique n'est peut-être pas véridique, mais fortement probable...)

La dernière des 3 "Shaastra Nights" représente surement la caricature de tout ce qu'il ne faut surtout PAS faire. Elle avait lieu à 20h dans le SAC (Student Activities Center), un grand amphithéâtre style colisé romain - pas de sièges mais des marches de béton guise de banc - avec une large scène équipée d'enceintes en fin de vie et d'un jeu d'éclairage correct. Cette dernière "Shaastra Night" était dédiée aux robots à la pointe de la technologie et devait s'articuler principalement autour d'impressionnantes démonstrations. Malheureusement, une nouvelle fois, le résultat fut plus que décevant. La soirée commença avec 45 minutes de retard et plutôt que de faire patienter les gens dehors pendant que toute l'équipe s'activait en coulisse pour finir l'installation au plus vite, ils avaient décidé de laisser les portes grandes ouvertes. Et si ils tenaient absolument à nous faire rentrer, il aurait fallut passer un film, de la musique, mettre un peu d'ambiance, n'importe quoi... Au lieu de ça, ils laissaient entrer les gens au compte goutte, offrant à tous le spectacle de leur incompétence : multiples essais infructueux pour faire fonctionner l'un des trois vidéo-projecteurs principaux, personnes de l'organisation courant partout, l'un apportait une chaise, un autre la rapportait, pendant qu'un troisième - sur la scène - s'amusait à lancer sur l'écran central des passages des vidéos qu'ils avaient prévu de passer au cours de la soirée, entrecoupées d'extraits des films qu'il avait sur son disque dur (1min à chaque fois tout au plus), ouvrait un Word, le refermait, je m'attendais presque à ce qu'il regarde ses mails sur grand écran tellement il semblait s'ennuyer...

La salle du SAC

Au final, après 45 minutes d'attente, la soirée a pu commencer avec l'un des 3 écrans qui ne marchait pas (celui de gauche a rendu l'âme peu de temps après la prise de la photo), et le deuxième écran mural à droite qui était une retransmission de l'écran principal, mais à la l'indienne. Leur technique était très originale puisque plutôt que de tirer un câble, l'un des caméraman sur la scène filmait l'écran principal (de travers en plus) et envoyait ensuite l'image sur le deuxième écran (à droite). Inutile de dire que l'effet obtenu n'était pas superbe. Peut-être était-ce l'un des tours en compétition pour l'activité où il fallait présenter la manière la plus compliquée possible de faire quelque chose de tout simple... Vous vous souvenez ?

Comme on le devine sur la photo, tout leur staff est installé sur la scène, seule l'une des tables sert aux démonstrations, celle complètement à droite de la scène. Le monde à l'envers : c'est pas eux que l'on est venu voir, mais les robots !!! Peut-être un détail, mais il aurait été surement plus judicieux de faire de la rétro-projection (projection par l'arrière de l'écran), ils avaient largement la place, parce que le principe du vidéo projecteur posé sur une chaise, cela fait un peu cheap...

Heureusement, il y eu tout de même quelques bonnes choses au milieu de toutes ces blagues, il fallait juste faire un peu de tri. Renault s'était investi dans le projet et avait réussi à faire venir une F1 qui était en exposition devant leur stand.


La renault F1, Lucien a adoré

De même, le stade qui regroupait le centre d'information, un hall "climatisé" qui ne servait à rien (les 5 clims ne pouvait rien contre l'isolation calamiteuse de la structure faîte de bambou/métal et de tissu épais), et de nombreux stand entreprises, dont celui de Renault, et une vaste partie réservé à l'armée de terre indienne qui avait amené un char d'assaut qui fit plusieurs démonstrations amusantes pendant les 5 jours.


Le stade aménagé



Le char d'assaut en démonstration

Un autre point très positif de Shaastra était une connexion internet H24 dans nos chambres, ce qui était inespéré !! Depuis le début de l'année, la connexion est interrompue entre minuit et 14h pour "que les élèves ayent en cours", no comment. Ce fut donc quelques jours de répit bien mérité après deux mois de restriction et de frustration. J'ai d'ailleurs obtenu des vitesses de connexion jamais atteintes en deux mois, jusqu'à 136 kbits/s, l'ADSL indien en quelques sortes *... En temps normal, celle-ci tourne plutôt autour de 35 kbits/s !

Cette bonne nouvelle fut complétée par l'installation d'une série de mini-restaurants sur le campus pour pouvoir nourrir les milliers de visiteurs présents : dominos pizza, fast food type McDo, glaces, jus, le grand luxe après 2 mois au régime riz et sauce pimentée !!

Tous les stands de restauration

Mes amis les singes qui ont bien compris tout l'intérêt gastronomique de ces nouvelles constructions humaines !!

Juste à côté, quelques images amusantes
Sur la photo : Lucien

Le seul évènement qui valait vraiment le coup fut la seconde "Shaastra Night". Un immense laser show de 45 minutes qui nous a mis plein les pupilles !! J'ai enfin vu quelque chose d'époustouflant, qui n'avait rien à envier aux spectacles du même genre que l'on trouve en Europe. Du gros son, des lasers puissants (je fermais d'ailleurs les yeux à chaque fois qu'il me passait sur le visage, je ne suis pas rassuré depuis l'histoire des 200 brulés du show de Moscou...), une musique rythmée, une foule en délire et même quelques frissons !! Bref, un grand moment de plaisir si l'on fait abstraction des traditionelles 30 minutes de retard !!

Un superbe effet laser

Eclairage parcellaire du public

On a même eu le droit à un laser bleu et à quelques effets pyrotechniques !

Le feu d'artifice qui a clôturé le spectacle

C'est déjà fini ?!!

Au final, une semaine qui aura été marquée par la désorganisation et l'amateurisme que n'ont pas pu sauver quelques très bonnes choses tel que le laser show, les démonstrations militaires, l'accès internet et la nourriture "normale"... C'est d'autant plus impardonnable qu'avant l'évènement, les organisateurs étaient très arrogants, assurant à qui voulait l'entendre que leur évènement était le meilleur au monde, le plus gros, le mieux organisé, qu'eux-même étaient les meilleurs ("C'est d'ailleurs pour cette raison que nous sommes à l'IIT"), allant jusqu'à se comparer au MIT. J'étais prêt à tout leur pardonner, ce ne sont que des étudiants comme moi, mais pas avec cet état d'esprit. D'après les échos que j'ai pu entendre, cette nième édition de Shaastra est considérée comme un nouveau succès par ses organisateurs. Un bien triste constat, mélange d'arrogance et d'aveuglement qui pousse à s'interroger. Ce thème de l'image que les élèves IIT ont d'eux même, particulièrement cette année, et ses conséquences, fera très bientôt l'objet d'un nouveau post .

La classe, non ?

*NB : Les premiers modems internet, il ya une dizaine d'années, offrait des connection de l'ordre de 56kbits/s. Les connections ADSL actuelles proposent des débits variant entre 2 et 8 Mo/s...

PS: Aux esprits critiques : je sais bien qu'habituellement on ne dit pas "la face cachée de l'Iceberg", mais plutôt "la partie immergée de l'iceberg" ou encore l"a face caché de sa personnalité", c'est juste que "la partie immergée", c'était pas beau, et que d'abord, c'est moi qui écrit, et que donc je fais ce que je veux !! En plus, c'est pas dénué de sens...

PPS : Sophie, j'ai pris cette photo la semaine dernière, je te promets sur tous les grains de riz de ce midi (ça fait beaucoup) que j'ai coupé depuis cette barbe que tu ne saurais voir comme dirais l'autre ... ;)

mercredi 8 octobre 2008

Réponses des deux précedents sondages (1 et 2)

Q : Dans un McDo indien, quels sandwichs trouve-t-on ?
R : Mc Chicken et Mc Veg.

En effet, il est très difficile de trouver du bœuf en Inde, ceux-ci étant principalement utilisés comme moyen de transport ou pour tirer des chariots remplis de matériaux les plus divers (bois, paille, paniers en osier, briques, etc.). De plus, le caractère sacré de la vache dans la culture indienne ajoute une barrière supplémentaire au développement d'une véritable filière de viande bovine. Aujourd'hui, il presque dangereux de manger du bœuf étant donné que les conditions d'acheminement et de conservation de la viande sont plus qu'aléatoires (sauf grands restaurants), ce qui n'est pas le cas du poulet, beaucoup plus consommé, d'où le Mc chicken et l'absence de Bic Mac.
Le Mc Veg a été spécialement développé pour le marché indien pour diversifier une carte qui commençaità être bien légère avec la suppression de tous les produits traditionnels de McDo à base de boeuf...
Le Mc Chili n'existe pas, ils n'ont pas besoin de mettre "chili" dans le nom pour se lacher avec les piments, la nourriture étant par défaut épicée... Aie les papilles !

Q : De quel côté conduit-on en Inde ?
R : Théoriquement à gauche, après...

En effet, même si la loi exige la conduite à gauche - héritage de la colonisation anglaise - elle est bien peu respectée dans les faits. C'est pour cette raison que tous les guides touristiques de l'Inde comme le Lonely Planet ou le Routard déconseillent vivement la location de voiture sans chauffeur (d'ailleurs souvent pas bien moins cher que la voiture avec chauffeur). Les bus du gouvernement qui sillonnent le pays ne s'arrêtent pas à ce genre de détail : ils roulent sur la route là où il y a de la place, quelqu'en soit le côté. La seule loi qui en vigueur est la loi du plus fort, le plus gros à toujours raison. Il ne fait pas bon être à moto en inde !!
A ce propos, la police indienne utilise une manière inédite pour ralentir les voitures : elle place régulièrement en travers de la route deux barrières en chicane qui oblige les voitures à se croiser et donc à ralentir, pour passer... Ils sont fous ces indiens !!


PS : Les vieux sondages sont déplacés tout en bas du blog !!

lundi 6 octobre 2008

Shaastra


Les premières lignes de la page d'accueil du site annoncent la couleur :
"Shaastra est le festival technique annuel de l'IIT de Madras. Le premier évènement étudiant certifiée ISO 9001:2000 * dans le monde, il est connu pour son exceptionnelle organisation, son étourdissante diversité d'activités et son héritage grandissant de talents indiens.

Cette année, Shaastra commémore le 50e anniversaire de la création de l'IIT Madras !"

La présentation es-spéciale étudiants étrangers, 2 semaines avant l'évènement, avait de quoi impressionner : le plus gros évènement étudiant au monde, à concurrence peut-être avec le MIT américain, 5 jours de conférences, animations, compétitions techniques ou non-techniques, un nombre astronomique de partenaires de renom (Reliance, Google, Renaud-Nissan, HSBC, General Electric, Apple, et j'en oublie) et un budget sponsoring à rendre définitivement jaloux l'ancien trésorier BDE que je suis...

Toutes sortes de compétitions les plus folles les unes que les autres étaient au programme : réalisation de la machine la plus compliquée possible pour faire quelque chose de tout simple (une bille qui tombe sur un interrupteur qui allume une lampe qui recharge un panneau solaire qui alimente un condensateur qui entraine un petit moteur qui... pour tourner une page), combat de robot, création d'un objet le plus proche possible de la réalité à partir de bouts de matériaux divers, etc. Bien-sûr, comme tout évènement technique du genre qui se respecte, les geeks étaient mis à l'honneur avec des évènements conçu rien que pour eux : concours d'intelligence artificiels, concours de vitesse pour le calcul d'intégrales compliquées, concours de code (c, java), traduction d'un code d'un langage en un autre... Que du bonheur en barre !! Heureusement que les shaastra nights prévoyaient d'être plus excitantes en s'ouvrant au personnes plus normales avec une démonstration des progrès réalisés dans les environnements virtuels, un laser show, une démonstration de robots sophistiqués, etc.

Bref, ces 5 jours fériés s'annonçaient passionnants et contrairement à d'autres qui en profitaient pour partir voyager, j'avais décidé de rester sur le campus pour vivre pleinement l'occasion unique que j'avais de participer à un tel évènement !

* ISO 9001:2000: une norme qualité internationale, qui a été mise en place pour mettre en valeur les entreprises qui respectaient certaines règles en terme de management, processus, service client, suivi de produit, etc. Elle rassure les clients et les dispense d'avoir à faire de coûteux audits pour s'assurer du sérieux de leur potentiel fournisseur, au même titre que les labels qualité dans la grande distribution à notre humble niveau. Cela a donc peu d'intérêt dans le cas d'une association étudiante, si ce n'est pour en envoyer sur la plaquette...
** Geek : caricature de la personne cinglée qui passe sa vie devant son ordinateur à jouer à des jeux vidéo et voue son existence à des activités sans intérêt aucun comme coder des programmes qui ne serviront jamais à personne ou intégrer les fonctions mathématiques les plus compliquées possibles en temps limité (tout simplement parce que c'est drôle).

vendredi 3 octobre 2008

L'indien qui dit non


Les indiens ont une façon qui leur est propre de répondre aux questions.


Un exemple parmi tant d'autres, plantons tout d'abord le décor : un midi, au self, vous venez de vous asseoir quand vous vous apercevez avec stupeur qu'ils ont oublié de mettre le sucre à disposition. Vous vous rendez donc d'un pas allant vers le self, bien décidé à faire valoir vos droits. Malheureusement, lorsque vous demandez si il est possible d'avoir du sucre pour rendre votre yaourt plus attirant on vous répond tout simplement "non" et vous revenez à votre table dépité, pensant qu'aujourd'hui ils n'ont pas du se faire livrer. Quelle n'est pas votre surprise quand quelques minutes plus tard vous voyez un indien s'approcher à son tour du self, baragouiner un truc en tamoul et obtenir, grand dieu, le plateau de sucre tant convoité…


Discrimination, imbécillité, toutes sortes d'explications vous viennent à l'esprit. Fatale erreur, le "serveur" n'avait tout simplement pas compris la question et plutôt que de vous demander de répéter, il vous répondra que non. Finalement, lorsque je demande à un indien de passage si il sait où se trouve la rue bidule, je préfère de loin qu'il me dise "non" plutôt que m'envoyer n'importe où de peur de perdre la face comme le ferait un chinois (source : Sophie).


Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. Certaines fois, votre interlocuteur indien arrive à vous comprendre malgré votre parfait accent anglais, mais l'affaire n'est pas gagnée pour autant !! Encore faut-il qu'il connaisse la réponse à votre question, ce qui est bien rare dès que l'on s'adresse à une administration quelconque. Etant incapable de vous répondre, il va donc vous demander de revenir demain en espérant tout d'abord que vous ne reviendrez pas ou du moins que vous ne tomberez pas sur lui à votre retour. Jamais, au grand jamais, il ne songera à appeler son supérieur ou à décrocher le téléphone pour poser la question à quelqu'un de plus compétent…


C'est comme ça que la première semaine, celle des démarches administratives, on croise tout un tas d'étudiants étrangers qui parcourent en large et en travers l'IIT à pied - faute d'avoir encore trouvé un vélo - pour revenir demain…