Les indiens ont une façon qui leur est propre de répondre aux questions.
Un exemple parmi tant d'autres, plantons tout d'abord le décor : un midi, au self, vous venez de vous asseoir quand vous vous apercevez avec stupeur qu'ils ont oublié de mettre le sucre à disposition. Vous vous rendez donc d'un pas allant vers le self, bien décidé à faire valoir vos droits. Malheureusement, lorsque vous demandez si il est possible d'avoir du sucre pour rendre votre yaourt plus attirant on vous répond tout simplement "non" et vous revenez à votre table dépité, pensant qu'aujourd'hui ils n'ont pas du se faire livrer. Quelle n'est pas votre surprise quand quelques minutes plus tard vous voyez un indien s'approcher à son tour du self, baragouiner un truc en tamoul et obtenir, grand dieu, le plateau de sucre tant convoité…
Discrimination, imbécillité, toutes sortes d'explications vous viennent à l'esprit. Fatale erreur, le "serveur" n'avait tout simplement pas compris la question et plutôt que de vous demander de répéter, il vous répondra que non. Finalement, lorsque je demande à un indien de passage si il sait où se trouve la rue bidule, je préfère de loin qu'il me dise "non" plutôt que m'envoyer n'importe où de peur de perdre la face comme le ferait un chinois (source : Sophie).
Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. Certaines fois, votre interlocuteur indien arrive à vous comprendre malgré votre parfait accent anglais, mais l'affaire n'est pas gagnée pour autant !! Encore faut-il qu'il connaisse la réponse à votre question, ce qui est bien rare dès que l'on s'adresse à une administration quelconque. Etant incapable de vous répondre, il va donc vous demander de revenir demain en espérant tout d'abord que vous ne reviendrez pas ou du moins que vous ne tomberez pas sur lui à votre retour. Jamais, au grand jamais, il ne songera à appeler son supérieur ou à décrocher le téléphone pour poser la question à quelqu'un de plus compétent…
C'est comme ça que la première semaine, celle des démarches administratives, on croise tout un tas d'étudiants étrangers qui parcourent en large et en travers l'IIT à pied - faute d'avoir encore trouvé un vélo - pour revenir demain…