Après avoir mangé au mess toute la première semaine suivant mon arrivée, j'avais enfin le droit un vrai repas, dans un cadre résolument marin ! Le Moonraker, bien qu'étant relativement cher comparé aux prix habituellement pratiqués, proposait une carte alléchante : viandes (mouton et poulet, mais c'est déjà ça !!), poissons, spaghettis, et bien sûr tous les plats indiens standards... Visitant une ville de pêcheur, je n'avais d'autre choix que de prendre un splendide poisson grillé (dont j'ai oublié le nom) !!
Une fois le ventre bien rempli, nous sommes parti en direction du deuxième site qui fait la renommée de Mamallapuram : les cinq Rathas. Il s'agit de 5 temples scultés dans le roc, tous en forme de char qui furent découvert et dégagés du sable par les colons anglais il y a plus de 200 ans.
On remarque sur la gauche de la photo des échafaudages en bambou. L'un des temples se refaisait faire une beauté. L'Inde a en effet pris conscience récemment de la valeur touristique et donc économique de ces sites, ou en tout cas mis enfin les moyens pour proteger et entretenir partiellement son patrimoine. On tombe de plus en plus sur des sites rénovés (souvent très récente, quelques années à peine) ou en cours de rénovation . Les étrangers sont d'ailleurs mis à contribution en payant un prix bien supérieur au prix que payent les indiens, ceci pour ne pas pénaliser les citoyens indiens qui ont des moyens très inférieurs aux notres et s'assurer malgré tout un revenu conséquent grâce aux droits d'entrée demandés aux touristes étrangers. De mémoire, nous avions du payer autour de 150 roupies (2,3 euros) alors que les indiens ne dépensaient que 5 ou 10 roupies. De la même manière, il est presque systématiquement demandé un supplément si l'on veut utiliser un appareil photo (de l'ordre de 50 roupies).
Les rues sont pleines de ces petites échoppes qui vendent toutes la même chose, le plus souvent des boissons fraiches et quelques petites choses à manger : chips, bonbons, etc. Et il ne faut pas hésiter à recompter la monnaie à chaque fois sous peine de se faire arnaquer !! Surtout dans ces lieux ultra touristiques où les touristes américains, allemands et français aux gros moyens débarquent par car entiers et n'ont aucune notions des prix, les vendeurs tentent souvent des prix honteusement farfelus, multipliant à l'envie par 2, 5, ou même 10 le prix normal. Il suffit juste de savoir que le prix est toujours imprimé TTC sur l'emballage pour éviter de se faire avoir... Finalement, c'est un moyen comme un autre de contrôler l'inflation...
Mamallapuram est aussi célèbre pour ses sculteurs qui rivalisent de talent pour réaliser toutes sortes d'objets, le plus souvent des représentations de dieux ou d'animaux (éléphants principalement). Il travaillent à même le sol dans leurs boutiques avec des instruments rudimentaires devant les regards curieux des touristes et exposent leur oeuvres sur le bord de la route.
Afin de dynamiser l'activité, les autorités viennent de finir la construction d'un mini village "show room"constitués uniquement de petites boutiques qui vendent l'ensembles des créations locales, en face du site des 5 rathas. Les prix y sont très corrects et les scultures, souvent très belles, intriguent de par leur technicité, on cherche le truc, la trace de colle, rien à faire... J'ai d'ailleur acheté un jolie pierre ovale qui a été évidée en gardant juste le portour et dans laquelle a été sculté deux éléphants emboités l'un dans l'autre, comme des poupées russes sauf que l'ensemble est fait d'une seule pièce, impressionnant !
Après toutes ces émotions, nous sommes finalement parti visiter le fameux temple de la plage dédié à Shiva, appelé très joliment "temple du rivage".
Entouré d'un vaste espace vert, le temple se dresse fièrement face à la mer, défiant les vents et les embruns. Il n'est en effet qu'à quelques mètres des vagues qui éclatent contre la digue qui a été construite récement pour le protéger et éviter toute érosion supplémentaire. On peut d'ailleurs se demander comment il a survécu au tsunami...
On avait tout vu, les temples, les 5 rathas, les mandapams, après l'effort, le réconfort : direction la plage qui nous tendait les bras depuis le début de la journée.
Pour l'atteindre il faut tout d'abord traverser une petite allée bondée qui longe le temple du rivage et qui est bordée d'une multitude de petits magasins : nourritures, fruits, jouets en plastiques, objets kitsch, tout y est, et forcément, cela n'avance pas !!
Enfin arrivés sur sable nous avons pu atteindre notre première plage indienne du golf du bengale. Evidemment, ici pas de pin-ups en bikini et encore moins de topless, seuls les hommes se baignent en short. Les femmes, rarement dans l'eau, se contente de se mouiller les pieds en s'éclaboussant et en regardant (avec envie ?) les homme se baigner et affronter les vagues. Il faut savoir que la majorité des indiens ne sait pas nager et que ces plages sont très souvent balayées par des courant puissants qui peuvent être très dangereux, particulièrement pendant la saison des pluies.
Pour ne pas sacrifier à la tradition locale, nous nous sommes offert un thé indien que proposait un vendeur ambulant. Il louvoyait au milieu des groupes en poussant sa bicyclette sur laquelle il avait fixé un grand bidon de thé bouillant ! On nous a aussi proposé, des chips, des jouets en plastiques, des... ;)
Il fallut malgré tout se décider à repartir à la nuit tombé. Nous avons d'ailleurs découvert le fonctionnement des bus en Inde : premier arrivé, premier servi. Dès qu'un bus arrive, un attroupement se crée rapidement autour du bus encore en mouvement, et les personnes qui en descendent ont du mal s'extraire car certains forcent déjà le passage pour entrer, quand ils ne passent pas par les fenêtres ! Il faut alors savoir jouer à la perfection des coudes pour tenter de se frayer un passage dans la cohue. Malheureusement, la technique n'était pas encore vraiment au point et nous nous sommes tous retrouvés à faire les 1h30 de bus debout...